Depuis quelques temps, les médias bruissent des nouvelles initiatives du projet NEOM en Arabie Saoudite, notamment avec des annonces spectaculaires comme la « station balnéaire » Xaynor ou l’hôtel Zardun, vanté comme une destination idéale pour la méditation et le yoga. Ces projets, accompagnés de rendus numériques et de vidéos alléchantes, cherchent à séduire investisseurs et curieux. Mais au milieu de ce flot d’annonces, que devient Trojena, l’un des premiers chantiers de NEOM ?
Des images officielles récemment publiées nous offrent un aperçu de la progression des travaux de la station de ski Trojena, nichée au cœur du désert saoudien. Mais pour réellement saisir l’ampleur du projet, il faut se tourner vers les images satellites, qui révèlent les détails du Trojena Basecamp, point névralgique de cette entreprise ambitieuse.
L’Arabie Saoudite, connue pour ses vastes déserts et son climat aride, n’est pas le premier endroit auquel on pense pour une station de ski. Pourtant, Trojena se profile comme une réalité surprenante. Prévue pour accueillir les Jeux asiatiques d’hiver en 2029, cette station représente un défi à la fois technologique et environnemental.
Le projet Trojena incarne l’audace et la vision futuriste de NEOM. En effet, il s’agit de bien plus qu’une simple installation de sports d’hiver. C’est un symbole de la volonté de repousser les limites, de transformer des espaces autrefois impensables en lieux de possibilités.
Cependant, les défis sont nombreux. La rareté de la neige dans la région pose un défi majeur, et les ingénieurs et architectes travaillant sur Trojena ont dû développer des solutions innovantes pour garantir une expérience de ski de qualité. Des systèmes de fabrication de neige artificielle sophistiqués sont en cours d’installation pour pallier ce problème climatique.
De plus, Trojena ne se limite pas à être simplement une destination de sports d’hiver. Le projet vise à créer un écosystème complet, avec des installations de loisirs, des hébergements de luxe et une infrastructure de classe mondiale. Tout cela, bien sûr, dans le respect de l’environnement et en intégrant des technologies durables.
La vidéo officielle
Récemment, une nouvelle vidéo officielle de Trojena a été publiée, mettant en lumière les progrès réalisés sur les chantiers. Cependant, il est difficile de conclure que les travaux avancent à grands pas, car la plupart des images semblent identiques à celles de février 2023. On distingue clairement plusieurs structures métalliques en cours de construction ainsi que des routes en développement. Cette publication aborde également le sujet crucial de la sécurité sur les chantiers, vantant une approche novatrice visant à propulser Trojena vers de nouveaux sommets en matière de bien-être des travailleurs.
Cette mise en avant de la sécurité sur les chantiers prend une importance particulière dans le contexte régional. En effet, les nombreux scandales associés aux grands projets de construction au Moyen-Orient suscitent des inquiétudes légitimes. Les tristes chiffres des décès d’ouvriers sur les chantiers de la Coupe du Monde au Qatar, estimés entre 500 (selon les chiffres officiels) et 6 500 (selon une enquête du Guardian), sont encore dans toutes les mémoires. Bien que les informations sur les conditions de travail réelles sur les chantiers saoudiens soient limitées, des rapports de travailleurs entassés à six dans de petites chambres sur d’autres sites de NEOM ont soulevé des préoccupations.
Dans cette vidéo, le message marketing est clair : Trojena représente « l’avenir du travail ». Cependant, au-delà des slogans accrocheurs, il est essentiel de garantir la transparence et la sécurité des travailleurs. Les défis ne manquent pas, mais ils sont également une opportunité de démontrer l’engagement de Trojena envers des normes élevées en matière de bien-être des travailleurs et de développement durable.
Alors que Trojena continue de prendre forme dans le désert saoudien, cette vidéo met en lumière non seulement les progrès sur les chantiers, mais aussi les défis auxquels le projet est confronté. La transparence et l’attention portée à la sécurité des travailleurs sont des éléments essentiels pour que Trojena devienne véritablement un symbole de progrès et d’innovation dans le domaine de la construction et du développement.
Pour aller plus loin…
Les données satellitaires récentes confirment l’évolution du chantier de Trojena en ce début d’année. Actuellement, le Trojena « basecamp » semble être le secteur le plus avancé du projet, étant le lieu de vie principal pour les ouvriers, ou du moins pour une partie d’entre eux. Selon une entreprise impliquée dans le projet, ce complexe destiné aux employés de NEOM comprend plus de 400 unités d’hébergement, ainsi que des installations de loisirs et des infrastructures connexes.
Les images satellites révèlent effectivement la présence d’environ une centaine de petites structures, probablement les logements mentionnés. On distingue également un terrain de tennis, un terrain de football, et d’autres structures encore en cours de construction. Des vidéos prises par des ouvriers montrent également des bâtiments préfabriqués.
La plupart des images présentées dans les vidéos officielles semblent être issues de cette partie du chantier, car il n’y a pas beaucoup à voir ailleurs pour l’instant. Une nouvelle route serpentant à travers les montagnes relie le « basecamp » à une crête où des engins de chantier sont à l’œuvre. Quelques infrastructures semblent être en cours de construction, mais la plupart des engins semblent être mobilisés pour des travaux d’excavation.
Plus bas dans la vallée, le long de cette nouvelle route, qui permet de rejoindre la ville la plus proche en 2h30, d’autres installations destinées aux ouvriers commencent à apparaître. Parmi celles-ci, on trouve un site appelé modestement le « camp des pionniers ». Il est à noter que la plupart des ouvriers proviennent d’Inde ou du Pakistan.
La construction du lac artificiel et de son triple barrage, seule, pourrait nécessiter la présence de jusqu’à 10 000 ouvriers, selon la société ayant obtenu le contrat. Il est donc probable que de nombreux autres logements pour les ouvriers émergent avant que la station de ski de Trojena ne prenne réellement forme.
Pour finir…
Alors que les autres initiatives de NEOM captent l’attention avec leurs promesses exotiques, Trojena représente un défi unique et intrigant. Son succès pourrait non seulement redéfinir les limites du possible dans le domaine de la construction et du tourisme, mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles formes d’exploitation durable des terres arides.
À mesure que les travaux progressent et que les images satellites révèlent l’évolution de la station, Trojena continue de susciter fascination et interrogation. Sera-t-il possible de skier sous le soleil brûlant du désert ? L’Arabie Saoudite deviendra-t-elle une destination incontournable pour les amateurs de sports d’hiver ? Les réponses à ces questions ne sont pas seulement cruciales pour l’avenir de Trojena, mais aussi pour l’évolution de NEOM et la manière dont nous envisageons les possibilités de développement dans des environnements en apparence hostiles.
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