- 23/11/2024
- By: OutWild
- in: Randonnée
Pour un trek au camp de base de l’Annapurna en avril, il est crucial de bien se préparer. Avril est l’un des mois idéaux pour ce trek grâce aux conditions climatiques favorables et aux paysages printaniers qui attirent de nombreux passionnés de randonnée en montagne. Dans cet article, nous verrons en détail comment organiser cette aventure : du choix de l’équipement à la planification de l’itinéraire, en passant par les conseils pour gérer les variations d’altitude et optimiser votre confort.
- Vous commencerez par Pokhara
- Choisir la bonne période pour le trek : pourquoi avril ?
- Planifier son itinéraire : étapes clés et temps estimé
- S’équiper pour le trek
- Se préparer physiquement
- Gérer les aspects logistiques
- Prévenir et gérer le mal de l’altitude sur le tour des Annapurnas
- Se familiariser avec la culture locale et les coutumes
- Préparer son alimentation et gérer les conditions sanitaires en altitude
- Anticiper les défis climatiques et météorologiques
- L’importance de préserver l’environnement lors du trek
- Pour finir…
Vous commencerez par Pokhara
Pokhara, souvent appelée la « porte de l’Annapurna », est le point de départ idéal pour de nombreux treks au Népal, y compris celui du camp de base de l’Annapurna. Située à environ 200 km à l’ouest de Katmandou, cette ville pittoresque est entourée de montagnes et bordée par le lac Phewa, offrant un cadre magnifique pour se reposer et se préparer avant d’entamer une expédition en altitude.
Choisir la bonne période pour le trek : pourquoi avril ?
Le mois d’avril marque l’arrivée du printemps au Népal, et c’est une saison populaire pour les treks dans la région de l’Annapurna. Les températures sont clémentes, et la végétation prend vie, offrant des paysages spectaculaires, surtout avec les fameuses forêts de rhododendrons en fleurs. Les journées sont assez longues et lumineuses, ce qui permet de couvrir des distances importantes sans se presser. Les températures varient en fonction de l’altitude, allant de 20°C dans les zones basses à des températures proches de 0°C ou légèrement en dessous dans les régions plus élevées.
Outre la beauté des paysages, avril est aussi une période où les risques de précipitations et de fortes chutes de neige sont faibles comparativement aux mois d’hiver et de mousson. Cependant, il est important de noter que même au printemps, les conditions météo en montagne peuvent changer rapidement. Il est donc judicieux de se tenir informé des prévisions et de se préparer à d’éventuels imprévus.
Planifier son itinéraire : étapes clés et temps estimé
L’itinéraire jusqu’au camp de base de l’Annapurna peut être adapté selon les préférences et le niveau physique de chacun. En général, il faut compter entre 7 et 12 jours pour effectuer ce trek en prenant le temps de profiter des paysages et de s’acclimater. Un itinéraire typique inclut des arrêts dans des villages tels que Nayapul, Ghorepani, Tadapani, et Deurali avant d’atteindre le camp de base à environ 4 130 mètres d’altitude.
Voici un exemple d’itinéraire pour un trek de dix jours :
- Voici le programme en tableau :
Jour Itinéraire Description Nuit Jour 1 Katmandou Arrivée à l’aéroport international de Tribhuvan où l’équipe de La Rando vous accueille. Un transfert rapide vous emmène à l’hôtel pour l’enregistrement et un moment de rafraîchissement. Ensuite, briefing complet du voyage par nos guides. Katmandou Jour 2 Katmandou ▷ Pokhara (820 m) Départ en bus touristique tôt le matin pour Pokhara (7 heures de route). Ce trajet offre de magnifiques vues panoramiques sur les rivières Trishuli et Marsayangdi ainsi que les plages de l’Himalaya. Pokhara, surnommée la ville lacustre, est un lieu parfait pour se détendre avant d’entamer le trek. Pokhara Jour 3 Pokhara ▷ Chhomrong (2 170 m) Transfert en bus vers Siuli, suivi d’une randonnée de 5 heures jusqu’à Chhomrong. Ce village pittoresque situé au pied de l’Annapurna est entouré de tea houses et petites boutiques. Chhomrong Jour 4 Chhomrong (2 170 m) ▷ Bamboo (2 310 m) Départ de Chhomrong pour une marche de 6 heures vers Bamboo. Descente par des marches de pierre jusqu’à la rivière Chhomrong Khola, puis ascension jusqu’à Sinuwa et traversée d’une forêt de bambous et de rhododendrons. Le son de la rivière Modi Khola accompagne le chemin. Bamboo Jour 5 Bamboo (2 310 m) ▷ Deurali (3 230 m) Randonnée de 5 heures vers Deurali. Le sentier traverse une forêt de bambous jusqu’à l’hôtel Himalaya, offrant une vue sur la rivière glaciaire en contrebas. En montant, passage par la grotte Hinku et végétation clairsemée révélant des panoramas sur la vallée et une magnifique rivière. Deurali Jour 6 Deurali (3 230 m) ▷ Camp de base de l’Annapurna (4 130 m) Marche de 4 à 5 heures vers le camp de base de l’Annapurna. Passage par le camp de base de Machhapuchhre avec vue sur les sommets Machhapuchhre (6 997 m), Hiunchuli (6 441 m), Annapurna Sud (7 219 m), Annapurna I (8 091 m), et autres sommets environnants. Entrée dans le sanctuaire de l’Annapurna avec une vue imprenable sur la face sud de l’Annapurna. Camp de base Jour 7 Camp de base de l’Annapurna (4 130 m) ▷ Bamboo (2 310 m) Descente de 6 heures du camp de base vers Bamboo. Ce jour est exigeant avec une descente continue entrecoupée de courtes ascensions. Le trek passe par le camp de base de Machhapuchhre, Deurali et Dovan, offrant de splendides paysages pour accompagner la marche. Bamboo Jour 8 Bamboo (2 310 m) ▷ Jhinu Danda (1 760 m) Départ de Bamboo pour une randonnée de 6 heures vers Jhinu Danda. Montée jusqu’à Kuldighar, descente vers la rivière Chhomrong Khola, puis marche jusqu’à Jhinu Danda. Possibilité de se détendre dans des sources chaudes réputées pour leurs vertus curatives, idéales après plusieurs jours de marche. Jhinu Danda Jour 9 Jhinu Danda (1 760 m) ▷ Pokhara (820 m) Retour vers Siuli en marchant 5 heures, avec un trajet en véhicule de 2 h 30 vers Pokhara. En chemin, vue sur les collines de l’ouest du Népal. À Pokhara, possibilité de faire une promenade en bateau sur le lac Phewa ou de profiter de l’ambiance autour du lac. Pokhara Jour 10 Pokhara ▷ Katmandou Retour en bus touristique vers Katmandou (6 heures de route) avec de belles vues sur les rivières, rizières et montagnes. Katmandou Jour 11 Transfert à l’aéroport Transfert vers l’aéroport international pour le vol de retour. Fin de l’aventure au Népal avec de merveilleux souvenirs. –
Ce parcours inclut des journées de marche relativement modérées, mais l’altitude et les dénivelés imposent une condition physique correcte.
S’équiper pour le trek
Le choix de l’équipement est crucial pour réussir un trek au camp de base de l’Annapurna. Voici une liste des articles les plus importants :
- Chaussures de randonnée : privilégiez des chaussures de montagne hautes, imperméables et robustes avec un bon maintien de la cheville. Elles doivent être rodées pour éviter les ampoules.
- Sac de couchage : en avril, les nuits en altitude peuvent être froides, il est donc recommandé d’apporter un sac de couchage adapté aux températures négatives.
- Vêtements en couches : prévoyez un système de couches pour vous adapter aux variations de température. Une première couche thermique, une couche intermédiaire isolante et une veste imperméable sont indispensables.
- Bâtons de marche : utiles pour réduire la fatigue des jambes, surtout lors des descentes.
- Crème solaire, lunettes de soleil et chapeau : les rayons UV sont particulièrement intenses en haute montagne.
- Sac à dos : choisissez un modèle confortable avec une bonne répartition de la charge. Prévoyez également un protège-sac imperméable en cas de pluie.
Pour bien organiser vos affaires en fonction de l’altitude et des variations climatiques, je vous recommande de diviser vos vêtements en trois catégories :
- Temps chaud (basse altitude) : t-shirt, chaussures légères
- Moyenne montagne : polaire, bonnet léger
- Haute montagne / froid : doudoune, vêtements thermiques
Voici un guide détaillé des tenues en fonction des altitudes :
Altitude | Matin | Journée | Soir | Nuit |
---|---|---|---|---|
500m – 1500m (Pokhara, Katmandou, jours 1 & 2) | T-shirt technique | T-shirt | T-shirt + polaire | – |
1500m – 2500m (Annapurnas, jours 3 à 5) | T-shirt + polaire | T-shirt | T-shirt + polaire | – |
3500m – 4500m (Camp de base de l’Annapurna, jour 9) | T-shirt manches longues + polaire + doudoune + bonnet + gants + écharpe | T-shirt manches longues + polaire + bonnet | T-shirt manches longues + polaire + doudoune + bonnet + gants + écharpe | Sac de couchage + polaire + bonnet + écharpe |
Ce système vous permet d’adapter facilement vos vêtements en fonction des températures changeantes et de rester à l’aise tout au long de votre trek.
Se préparer physiquement
Le trek jusqu’au camp de base de l’Annapurna n’est pas techniquement difficile, mais il requiert une bonne endurance et une capacité à gérer les dénivelés importants. En avril, l’altitude est un défi à ne pas sous-estimer, car elle peut causer le mal aigu des montagnes (MAM) au-delà de 2 500 mètres. Pour minimiser ce risque, voici quelques recommandations :
- Adaptez-vous progressivement : prévoyez des étapes pour permettre à votre corps de s’acclimater. Évitez de grimper trop vite en altitude et respectez les pauses.
- Hydratez-vous régulièrement : en montagne, la déshydratation est un facteur aggravant du MAM. Buvez de l’eau en quantité suffisante et évitez les boissons alcoolisées.
- Entraînez-vous avant le départ : des exercices d’endurance, comme la course à pied ou la randonnée en montagne, vous prépareront à marcher sur plusieurs jours.
Gérer les aspects logistiques
Attention, désormais au Népal, il est obligatoire d’avoir un guide népalais. Pour faire un trek au Népal, il est obligatoire d’obtenir deux permis : le TIMS (Trekkers’ Information Management System) et le permis d’entrée dans la zone de conservation de l’Annapurna. Rassurez-vous, Outwild s’occupe de cela !
Concernant le logement, il est possible de trouver des lodges tout au long du parcours. Ces petites auberges de montagne, appelées « tea houses », offrent un hébergement modeste mais confortable, avec des repas chauds et un espace pour se reposer.
Les guides locaux connaissent bien les sentiers, les conditions météorologiques et les points de repos. Ils peuvent également partager des informations culturelles et historiques enrichissantes sur la région et les villages traversés. Quant aux porteurs, ils soulagent les randonneurs en transportant une partie des charges, ce qui permet de réduire la fatigue et d’apprécier davantage l’expérience. Embaucher un guide ou un porteur soutient également l’économie locale, une pratique responsable en matière de tourisme.
Prévenir et gérer le mal de l’altitude sur le tour des Annapurnas
L’altitude est le principal facteur de difficulté lors du tour des Annapurnas et peut être un véritable obstacle si elle n’est pas bien gérée.
En haute altitude (au-delà de 3 500 m), la baisse de concentration en oxygène provoque des réactions compensatoires dans le corps : maux de tête, accélération du rythme cardiaque, hyperventilation, sommeil léger, diminution des capacités mentales, et déshydratation.
Le mal aigu des montagnes touche environ 65 % des randonneurs à 4 500 m, à des degrés variés. Reconnaître les premiers signes de ce malaise est essentiel pour éviter une aggravation des symptômes. Ignorer ces signes peut entraîner une incapacité du corps à s’adapter, avec des effets potentiellement graves.
Heureusement, la meilleure solution en cas de symptômes reste simple : redescendre. Cette mesure permet en général de récupérer sans séquelles.
Se familiariser avec la culture locale et les coutumes
Le trek jusqu’au camp de base de l’Annapurna traverse de nombreux villages habités par des communautés aux cultures riches et diversifiées, comme les Gurungs et les Magars. Les habitants sont souvent chaleureux et accueillants envers les randonneurs, mais il est important de respecter leurs coutumes et traditions. Par exemple, il est mal vu de montrer des signes d’affection en public ou de pointer du doigt les personnes ou les objets sacrés. Retirer ses chaussures avant d’entrer dans une maison ou un temple est également une marque de respect.
N’hésitez pas à engager la conversation avec les habitants si vous en avez l’occasion, car les échanges culturels sont l’un des aspects les plus enrichissants de ce trek. Apprendre quelques mots en népalais, comme « namaste » pour saluer ou « dhanyabad » pour remercier, est souvent très apprécié.
Préparer son alimentation et gérer les conditions sanitaires en altitude
La nourriture sur le trek de l’Annapurna est simple mais nutritive, conçue pour fournir l’énergie nécessaire aux randonneurs. Les tea houses proposent des plats comme le dal bhat (riz avec soupe de lentilles), des nouilles, des soupes et du pain. Le dal bhat, plat traditionnel népalais, est une excellente source d’énergie, et les portions sont souvent généreuses. Bref, on trouve de tout , de la pizza plus bas, des frittes,…
Il est également conseillé d’emporter quelques encas énergétiques, tels que des fruits secs, des barres de céréales ou du chocolat, pour les moments de pause entre les repas. Veillez à bien vous hydrater, mais préférez boire de l’eau traitée ou en bouteille pour éviter les risques de maladies d’origine hydrique. De plus, pensez à vous munir de pastilles de purification d’eau pour filtrer l’eau des rivières si nécessaire.
Les conditions sanitaires peuvent être basiques dans certains refuges, en particulier dans les zones les plus reculées. Prévoyez des lingettes désinfectantes et du gel hydroalcoolique pour garantir une bonne hygiène, et assurez-vous d’emporter une petite trousse de secours contenant des médicaments contre le mal des montagnes, les douleurs musculaires, et les maux d’estomac.
Anticiper les défis climatiques et météorologiques
Bien qu’avril soit une période favorable pour le trek, les conditions climatiques peuvent varier rapidement, surtout en haute altitude. Les matinées sont souvent claires, mais les nuages peuvent s’accumuler dans l’après-midi, apportant parfois de la pluie ou de la neige à des altitudes élevées. Pour cette raison, il est conseillé de démarrer tôt chaque jour et de viser à atteindre le prochain point d’étape en milieu d’après-midi.
Un bon équipement contre la pluie, tel qu’une veste imperméable et un protège-sac, est essentiel. Des vêtements isolants sont également nécessaires pour les soirées et les nuits fraîches, surtout au-dessus de 3 000 mètres d’altitude. Assurez-vous de rester vigilant quant à la météo et de consulter les prévisions auprès des locaux ou des guides.
L’importance de préserver l’environnement lors du trek
Le camp de base de l’Annapurna est situé dans une région protégée, et il est essentiel de respecter l’environnement pour préserver cet espace naturel. Voici quelques conseils pour minimiser votre impact écologique :
- Gérez vos déchets : emportez vos détritus avec vous, et évitez d’acheter des produits emballés dans des plastiques à usage unique.
- Consommez de manière responsable : préférez les repas locaux et économisez les ressources (eau, bois) en restant modéré dans vos demandes.
- Suivez les sentiers balisés : marcher hors des pistes peut dégrader la flore fragile, en particulier dans les zones d’altitude.
En suivant ces pratiques, vous contribuez à préserver l’écosystème de l’Annapurna et à maintenir cette région accessible et agréable pour les générations futures.
Pour finir…
Une fois le camp de base atteint, la descente demande tout autant de précautions que l’ascension. Bien que la descente soit souvent plus rapide, elle peut également être éprouvante pour les muscles et les articulations, notamment les genoux. Les bâtons de marche sont particulièrement utiles pour réduire la charge sur les jambes lors des descentes abruptes.
Prenez le temps d’apprécier les paysages lors de la redescente et de faire des pauses pour ne pas vous surmener. Après plusieurs jours de trek, il est normal de ressentir une certaine fatigue accumulée. De retour à Pokhara, laissez-vous quelques jours pour récupérer et apprécier les moments passés en montagne avant de reprendre votre routine.
Le trek jusqu’au camp de base de l’Annapurna en avril est une expérience inoubliable pour les amateurs de montagne, de nature et de culture. Les paysages variés, le contact avec les communautés locales et les défis physiques en font une aventure complète et enrichissante. En prenant le temps de bien préparer votre itinéraire, de vous équiper correctement et de respecter les règles locales et environnementales, vous pourrez profiter pleinement de cette aventure exceptionnelle dans l’Himalaya.
Avec ses panoramas grandioses et son ambiance unique, le camp de base de l’Annapurna est une destination de choix pour tout randonneur en quête de beauté et de découverte.