Filmer avec un drone en randonnée montagne : que dit la loi ?

Filmer avec un drone en randonnée montagne : que dit la loi ?

Les drones sont devenus des outils très populaires pour capturer des images spectaculaires lors de randonnées en montagne. Que ce soit pour immortaliser une vue panoramique, suivre un chemin escarpé ou filmer des paysages grandioses, les drones permettent de voir le monde sous un angle inédit. Toutefois, l’utilisation de ces appareils en plein air, et en particulier en montagne, est encadrée par une réglementation stricte. Avant de sortir votre drone lors de votre prochaine aventure en altitude, il est important de connaître les règles en vigueur afin d’éviter les amendes, mais surtout de respecter les autres randonneurs ainsi que l’environnement.

L’évolution rapide des lois sur les drones

Les drones, autrefois réservés aux professionnels, sont désormais accessibles au grand public. Cette démocratisation a poussé les autorités à mettre en place des lois spécifiques pour encadrer leur utilisation. Les règles concernant les drones varient selon les pays, et elles sont souvent mises à jour pour s’adapter à l’évolution technologique rapide de ces appareils. En France, comme dans la majorité des pays européens, l’usage des drones est encadré par la réglementation européenne qui s’applique depuis 2021. Ces règles visent à protéger la vie privée des individus, la sécurité aérienne, et la préservation de l’environnement.

Lorsque l’on souhaite filmer avec un drone lors d’une randonnée en montagne, il est donc essentiel de bien comprendre cette réglementation. Il ne suffit pas simplement d’acheter un drone et de le faire voler : des démarches sont parfois nécessaires, et certaines zones sont strictement interdites. En montagne, plusieurs facteurs doivent être pris en compte, notamment la hauteur des vols, les zones protégées et la présence de faune sauvage.

Enregistrer et identifier son drone

La première chose à savoir si vous possédez un drone, c’est qu’il doit être enregistré auprès des autorités compétentes. En France, tous les drones de plus de 250 grammes doivent être immatriculés sur le site AlphaTango, une plateforme gérée par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Si votre drone pèse moins de 250 grammes, comme certains modèles très populaires, cette obligation n’est pas requise. Cependant, cela ne signifie pas que vous êtes exempté de respecter les autres règles de vol.

En plus de l’enregistrement, tout pilote de drone doit suivre une formation théorique en ligne. Cette formation, disponible sur le site AlphaTango, permet de s’assurer que les utilisateurs sont au courant des bases de la sécurité aérienne et des restrictions d’utilisation des drones. Une fois cette formation réussie, vous recevrez une attestation qui vous autorise à piloter votre drone dans un cadre récréatif.

Enfin, pour voler dans certaines conditions, comme à proximité de personnes ou dans des zones spécifiques, il peut être nécessaire de se procurer des autorisations supplémentaires. Ces autorisations dépendent du type de drone utilisé et de la zone où vous souhaitez le faire voler.

Les zones de vol en montagne

L’un des aspects les plus importants de la réglementation concerne les zones dans lesquelles il est autorisé de faire voler un drone. En montagne, de nombreuses zones sont classées comme sensibles, notamment en raison de la présence de parcs naturels, de réserves protégées et de la faune sauvage. Il est donc essentiel de vérifier si la zone dans laquelle vous souhaitez faire voler votre drone n’est pas interdite ou soumise à des restrictions particulières.

En France, par exemple, les parcs nationaux sont des zones où l’utilisation des drones est en grande partie interdite, sauf dérogation. Cela inclut des endroits comme le Parc national des Écrins ou le Parc national de la Vanoise. Ces zones protègent des écosystèmes fragiles où les drones peuvent perturber les animaux sauvages ou causer des nuisances sonores. Même dans les zones où il est autorisé de faire voler des drones, il est impératif de respecter certaines altitudes maximales. En règle générale, en France, il est interdit de faire voler un drone à plus de 120 mètres au-dessus du sol.

En plus des parcs nationaux, il existe des zones dites « R » (réservées) et « P » (prohibées) où le vol de drone est strictement interdit. Ces zones peuvent être situées autour de bases militaires, d’aéroports, ou encore de sites historiques protégés. En montagne, on peut également rencontrer des zones spécifiques destinées à la protection de la faune, où tout vol de drone est proscrit pour ne pas perturber les animaux, notamment lors des périodes de reproduction.

Que dit la loi ?

Les contraintes liées à la réglementation peuvent s’avérer complexes. En plus des aspects logistiques liés au transport d’un drone lors de vos randonnées, il est essentiel de tenir compte des interdictions de vol et des obligations légales qui régissent leur utilisation. En effet, l’exploitation d’un drone est strictement encadrée par la loi. Les règles varient en fonction de la date d’achat (avant ou après 2021) et du type d’appareil que vous possédez. Étant donné la diversité des cas de figure, il est recommandé de consulter le site officiel Service-Public.fr pour vous informer sur les formations requises, l’enregistrement de votre drone, ainsi que les règles de pilotage.

De manière générale, voici les principes de base à respecter, souvent inclus dans la notice d’utilisation de tout drone de loisir :

  • Éviter de survoler des personnes.
  • Respecter une altitude maximale de 120 mètres.
  • Garder le drone dans votre champ de vision et ne pas l’utiliser la nuit.
  • Ne pas survoler l’espace public en agglomération.
  • Se tenir éloigné des aéroports et terrains d’aviation.
  • Ne pas survoler de sites sensibles : centrales nucléaires, installations militaires, réserves naturelles, etc.
  • Protéger la vie privée en obtenant le consentement avant de diffuser des images et en évitant tout usage commercial sans accord.
  • Vérifier les conditions d’assurance avant de pratiquer cette activité.
  • En cas de doute, contacter la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Par ailleurs, sachez que de nombreux espaces naturels protégés en France interdisent l’usage des drones. Cela peut s’appliquer aux parcs nationaux, aux réserves naturelles, aux zones protégées par des arrêtés préfectoraux de protection du biotope (APPB), aux réserves biologiques, aux réserves de chasse et de faune sauvage (RNCFS), ainsi qu’aux espaces naturels sensibles (ENS). Dans ces zones, lorsqu’il est permis d’utiliser un drone, des réglementations spécifiques s’appliquent, et il peut y avoir des différences selon l’usage personnel ou professionnel du drone.

Respecter la vie privée et la tranquillité des autres randonneurs

Lorsque l’on filme avec un drone en randonnée, il ne faut pas oublier qu’il est essentiel de respecter la vie privée et la tranquillité des autres personnes présentes. Les drones équipés de caméras peuvent facilement capter des images de personnes sans leur consentement, ce qui constitue une violation de la vie privée. En montagne, où de nombreux randonneurs cherchent à se reconnecter avec la nature, le bruit d’un drone peut également être perçu comme une nuisance.

Pour cette raison, il est recommandé de maintenir une distance suffisante avec les autres randonneurs et de s’assurer que l’utilisation de votre drone ne vient pas perturber leur expérience. De plus, dans certains cas, filmer ou photographier des personnes sans leur consentement peut être passible de sanctions, notamment si les images sont diffusées sans autorisation.

L’impact écologique des drones en montagne

Outre les aspects légaux, il est important de se pencher sur l’impact écologique que peuvent avoir les drones, surtout dans des environnements sensibles comme la montagne. Les vols de drones peuvent avoir un effet perturbateur sur la faune, notamment les oiseaux et les mammifères. Dans certains cas, les animaux peuvent être effrayés par le bruit des drones, ce qui peut affecter leur comportement, notamment pendant les périodes critiques comme la nidification ou l’hibernation.

Certaines études ont montré que les drones peuvent provoquer un stress chez les animaux sauvages, même lorsqu’ils volent à une certaine altitude. Cela peut entraîner des conséquences graves pour certaines espèces sensibles, qui peuvent abandonner leur territoire ou leurs petits en cas de perturbation prolongée. En montagne, où la faune est souvent isolée et vulnérable, ces impacts peuvent être encore plus importants.

C’est pour cette raison que les parcs naturels et les réserves imposent des interdictions strictes concernant l’utilisation des drones. Même si cela peut sembler contraignant pour les amateurs de photographie aérienne, il est essentiel de prendre en compte la préservation de ces environnements uniques.

Les sanctions en cas de non-respect des règles

Il est crucial de respecter la réglementation en vigueur sous peine de subir des sanctions parfois sévères. En France, le non-respect des règles sur les drones peut entraîner des amendes pouvant aller jusqu’à 15 000 euros et même des peines de prison dans les cas les plus graves. Par exemple, faire voler un drone dans une zone interdite ou au-dessus d’une foule peut être considéré comme une infraction majeure.

Si vous êtes surpris en train de filmer dans une zone protégée, comme un parc national, sans autorisation, les sanctions peuvent être très lourdes. Il en va de même si vous ne respectez pas les altitudes maximales de vol ou si vous ne suivez pas les règles relatives à la protection de la vie privée.

Les alternatives à l’utilisation des drones en montagne

Si les règles concernant les drones en montagne vous paraissent trop contraignantes, il existe des alternatives pour capturer des images spectaculaires sans violer la réglementation. Par exemple, vous pouvez utiliser des appareils photo avec des objectifs grands angles pour capturer des panoramas impressionnants sans quitter le sol. Certaines caméras portables, comme les GoPro, peuvent également être fixées sur des perches ou des stabilisateurs pour obtenir des plans dynamiques en mouvement.

Pour ceux qui tiennent absolument à obtenir des images aériennes, il est possible de demander des autorisations spécifiques auprès des autorités compétentes, notamment dans le cadre de projets professionnels ou scientifiques. Ces demandes doivent cependant être faites bien en amont, et justifiées par des raisons légitimes.

Pour finir…

Filmer avec un drone lors d’une randonnée en montagne peut être une expérience extraordinaire, offrant des perspectives uniques sur des paysages grandioses. Cependant, cette activité est strictement encadrée par la loi, notamment pour protéger la vie privée, la sécurité aérienne et l’environnement. Avant de sortir votre drone lors de votre prochaine randonnée, assurez-vous de bien connaître la réglementation en vigueur dans la zone que vous allez parcourir, et respectez toujours les règles pour éviter les sanctions.

L’utilisation responsable des drones passe également par la prise en compte des autres randonneurs et de la faune environnante. Il est important de ne pas perturber la tranquillité des lieux, et de privilégier des alternatives lorsque les drones ne sont pas autorisés. En adoptant une approche respectueuse et en suivant les règles, vous pourrez profiter pleinement de votre drone tout en contribuant à la préservation des magnifiques espaces naturels que sont les montagnes.

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