

La Nouvelle-Zélande, connue pour ses paysages époustouflants et sa qualité de vie exceptionnelle, vient d’assouplir ses règles de séjour pour les « digital nomads », ces télétravailleurs qui voyagent à travers le monde. Cette initiative s’inscrit dans une tendance mondiale où de nombreux pays cherchent à attirer des travailleurs étrangers en leur offrant des visas spéciaux. Ces visas permettent aux télétravailleurs de prolonger leur séjour tout en continuant à exercer leur activité professionnelle à distance. La Nouvelle-Zélande, en particulier, a récemment annoncé de nouvelles règles pour l’obtention d’un visa pour les « digital nomads ».
Désormais, les salariés en télétravail à 100%, les auto-entrepreneurs ou les freelances peuvent visiter et travailler dans l’archipel pour une durée de 90 jours, tout en passant par un visa de voyage classique. Cette mesure vise à attirer plus de touristes sans menacer les emplois locaux, dans un contexte économique difficile pour le pays. La croissance économique de la Nouvelle-Zélande stagne, et le taux de chômage augmente, tout comme le nombre de citoyens cherchant des emplois à l’étranger. Cette situation est le résultat d’un secteur touristique, pourtant porteur de l’économie néo-zélandaise, qui peine à redémarrer après la pandémie de Covid-19 en 2020. Le gouvernement espère que cette nouvelle mesure contribuera à relancer le tourisme et à stimuler l’économie locale.
Le phénomène du « workcation »
Le concept de « workcation », contraction des mots anglais « work » (travail) et « vacation » (vacances), gagne en popularité, notamment auprès des millénials et de la génération Z. Ce mode de vie permet de combiner travail et voyage, offrant ainsi une flexibilité géographique inédite. En 2023, 26% des salariés français travaillaient trois jours ou plus par semaine en télétravail, selon une étude de la Dares. Le télétravail à 100% offre la possibilité, à ceux dont le contrat le permet, de travailler sans restriction géographique. Cette tendance est de plus en plus prisée par les jeunes générations, qui voient dans le « workcation » un moyen de concilier carrière professionnelle et découverte du monde. Les offices de tourisme à travers le globe l’ont bien compris et adaptent leurs offres pour attirer ces nouveaux voyageurs.
Le « workcation » présente de nombreux avantages pour les télétravailleurs : la possibilité de rester plus longtemps dans un pays étranger sans payer de taxes d’habitation ou sur le travail, tout en profitant d’un cadre de vie agréable. Cependant, tous les pays ne proposent pas encore de visas spécifiques pour les « digital nomads ». Ceux qui le font imposent souvent des critères stricts, notamment en termes de revenus et d’assurance santé.
Conseils pour obtenir un Digital Nomad Visa en Nouvelle-Zélande
Obtenir un Digital Nomad Visa pour la Nouvelle-Zélande peut être une démarche complexe, mais avec une préparation adéquate et en suivant quelques conseils clés, vous pouvez maximiser vos chances de succès. Voici un guide détaillé pour vous aider dans ce processus :
Vérifiez votre éligibilité : Avant de commencer les démarches, assurez-vous de répondre aux critères d’éligibilité. Cela inclut généralement des exigences en matière de revenus, d’assurance santé et de type d’emploi. Vous devez être en mesure de prouver que vous pouvez travailler à distance pour une entreprise étrangère ou en tant que freelance.
Préparez vos documents : Rassemblez tous les documents nécessaires bien à l’avance. Cela peut inclure des relevés bancaires, des preuves de revenus, des contrats de travail, une assurance santé valide, et un passeport en cours de validité. Assurez-vous que tous vos documents sont à jour et traduits en anglais si nécessaire.
Rédigez une lettre de motivation : Une lettre de motivation bien rédigée peut faire la différence. Expliquez clairement pourquoi vous souhaitez vous installer en Nouvelle-Zélande, comment vous prévoyez de contribuer à l’économie locale, et détaillez votre plan de travail à distance. Soyez honnête et précis dans vos explications.
Montrez des preuves de stabilité financière : Les autorités voudront s’assurer que vous pouvez subvenir à vos besoins sans dépendre des services sociaux locaux. Préparez des relevés bancaires récents et des preuves de revenus stables. Si possible, montrez que vous avez des économies suffisantes pour couvrir vos dépenses pendant votre séjour.
Souscrivez une assurance santé : Une assurance santé complète est souvent une exigence pour l’obtention du visa. Assurez-vous que votre police couvre les soins médicaux en Nouvelle-Zélande et qu’elle est valide pour toute la durée de votre séjour.
Planifiez votre logement : Avoir une idée claire de l’endroit où vous allez vivre peut renforcer votre dossier. Recherchez des options de logement à l’avance et soyez prêt à fournir des preuves de votre plan d’hébergement, comme un contrat de location ou une réservation d’hôtel pour les premiers jours.
Respectez les délais : Les demandes de visa peuvent prendre du temps à être traitées. Soumettez votre demande bien à l’avance pour éviter les retards. Respectez également tous les délais imposés pour la soumission des documents supplémentaires.
Soyez prêt pour un entretien : Dans certains cas, vous pourriez être convoqué pour un entretien. Préparez-vous à répondre à des questions sur votre travail, vos projets en Nouvelle-Zélande, et votre situation financière. Soyez confiant et honnête dans vos réponses.
Restez informé : Les exigences et les procédures peuvent changer. Consultez régulièrement le site officiel de l’immigration néo-zélandaise pour vous assurer que vous disposez des informations les plus récentes.
Faites appel à un professionnel si nécessaire : Si vous trouvez le processus trop complexe, envisagez de faire appel à un conseiller en immigration. Un professionnel peut vous guider à travers les démarches et augmenter vos chances de succès.
Critères de sélection pour l’obtention d’un visa « digital nomad »
L’obtention d’un visa « digital nomad » est soumise à des critères de sélection rigoureux, qui varient d’un pays à l’autre. Le Brésil, par exemple, propose depuis janvier 2022 un « digital nomad visa » permettant aux télétravailleurs étrangers de s’installer pour une période d’un an, renouvelable une fois. Pour bénéficier de ce visa, il faut justifier d’un revenu étranger mensuel équivalent à 1.438 euros ou d’un solde bancaire en compte courant d’au moins 17.264 euros, ainsi que d’une assurance santé valable sur le territoire brésilien. Au Japon, depuis mai 2024, les demandeurs doivent bénéficier d’un salaire annuel d’au moins 10 millions de yens, soit 61.690 euros.
Ce visa est valable pour six mois et n’est pas renouvelable. En Corée du Sud, depuis le 1er janvier 2024, il est possible de demander un « workcation visa » d’une durée maximale de deux ans. Les travailleurs étrangers doivent justifier d’un salaire annuel équivalent à 57.600 euros. Les titulaires d’un visa de télétravail pour la Corée peuvent demander une carte de résidence. Ces critères de sélection par le revenu ne sont pas anodins. Les pays espèrent attirer des individus diplômés qui pourraient, à terme, faire bénéficier de leur réseau international aux entreprises locales.
Impact sur l’économie locale
L’arrivée de « digital nomads » dans un pays peut avoir un impact significatif sur l’économie locale. En Espagne, par exemple, il est possible de demander un Digital Nomad Visa pour un an, renouvelable jusqu’à 5 ans. Ce visa est délivré sous certaines conditions : il faut être diplômé d’une licence ou d’un Bachelor, avoir travaillé au moins 3 ans dans le même domaine et justifier d’un salaire mensuel de 2.400 euros. Cependant, l’Espagne cherche à réduire la distribution de ce type de visa en raison des tensions liées au sur-tourisme. Les actions anti-touristes se multiplient, notamment en raison de la hausse des prix des locations de courte durée.
En Afrique du Sud, le gouvernement a également rétrogradé son visa pour les travailleurs nomades, lancé en mai 2024. Les opposants pointent du doigt la hausse des prix en raison des travailleurs en « workcation ». Ces exemples montrent que l’arrivée massive de télétravailleurs étrangers peut avoir des effets pervers sur l’économie locale, notamment en termes de logement et de coût de la vie. Les gouvernements doivent donc trouver un équilibre entre l’attrait économique des « digital nomads » et la préservation des intérêts des résidents locaux.
Coût de la vie en Nouvelle-Zélande pour les Digital Nomads
Le coût de la vie est un facteur crucial à considérer pour les télétravailleurs qui envisagent de s’installer en Nouvelle-Zélande avec un Digital Nomad Visa. Bien que le pays offre une qualité de vie exceptionnelle, il est important de bien comprendre les dépenses quotidiennes pour éviter les mauvaises surprises. Voici un aperçu détaillé des principaux postes de dépenses à prévoir :
Logement : Le coût du logement varie considérablement selon la région. Dans les grandes villes comme Auckland ou Wellington, les loyers peuvent être élevés, surtout pour des logements situés en centre-ville ou près des commodités. En revanche, les zones rurales ou les petites villes offrent des options plus abordables. Il est conseillé de bien se renseigner sur le marché immobilier local avant de s’engager.
Alimentation : Les produits alimentaires en Nouvelle-Zélande sont généralement de bonne qualité, mais peuvent être plus chers que dans d’autres pays, notamment pour les produits importés. Les marchés locaux et les supermarchés offrent une large gamme de produits frais, mais il est judicieux de comparer les prix et de privilégier les produits de saison pour réaliser des économies.
Transports : Bien que la Nouvelle-Zélande soit relativement petite, les déplacements peuvent représenter un coût significatif. Les transports en commun sont bien développés dans les grandes villes, mais posséder une voiture peut être nécessaire pour explorer les régions plus reculées. Le coût de l’essence et de l’entretien du véhicule doivent être pris en compte.
Santé : Le système de santé néo-zélandais est de bonne qualité, mais il est fortement recommandé de souscrire une assurance santé complète avant de s’installer. Les soins médicaux peuvent être coûteux pour les non-résidents, et une couverture adéquate permet d’éviter des frais imprévus en cas de maladie ou d’accident.
Loisirs et activités : La Nouvelle-Zélande offre une multitude d’activités de plein air, allant de la randonnée à l’exploration des parcs nationaux, en passant par les sports nautiques. Bien que de nombreuses activités soient gratuites ou peu coûteuses, certaines attractions touristiques peuvent être onéreuses. Il est conseillé de planifier un budget loisirs pour profiter pleinement de ce que le pays a à offrir.
Technologie et communication : Pour les télétravailleurs, une connexion Internet fiable est essentielle. Les coûts des services Internet et de téléphonie mobile varient selon les fournisseurs, mais il est généralement possible de trouver des offres compétitives. Il est important de comparer les différents forfaits pour choisir celui qui correspond le mieux à ses besoins.
Pour finir…
Le « digital nomad visa » représente une opportunité unique pour les télétravailleurs de concilier vie professionnelle et découverte du monde. La Nouvelle-Zélande, en assouplissant ses règles de séjour, espère attirer ces nouveaux voyageurs et relancer son économie. Cependant, l’impact de ces visas sur l’économie locale reste mitigé. Si les « digital nomads » peuvent contribuer à dynamiser certains secteurs, leur arrivée peut également créer des tensions, notamment en termes de logement et de coût de la vie. Les gouvernements doivent donc adapter leurs politiques pour tirer pleinement parti de cette tendance tout en protégeant les intérêts des résidents locaux. Le « workcation » semble promis à un bel avenir, à condition de trouver un équilibre entre les aspirations des télétravailleurs et les réalités économiques locales.