- 04/11/2024
- By: OutWild
- in: Survie
La jungle amazonienne, surnommée le « poumon de la Terre », est l’un des environnements les plus fascinants et dangereux au monde. Cette vaste étendue forestière, couvrant plus de 5,5 millions de kilomètres carrés, abrite une biodiversité inégalée mais aussi des conditions climatiques et géographiques extrêmes. Pour quiconque s’y aventure, que ce soit pour des raisons professionnelles, de recherche ou par accident, la survie devient une priorité immédiate. S’adapter à cet environnement hostile est un défi immense. Voici donc quelques conseils cruciaux pour survivre dans la jungle amazonienne, en prenant en compte les différents aspects vitaux pour rester en vie.
Connaître l’environnement
Avant même de s’aventurer dans une jungle aussi dense et complexe que celle de l’Amazonie, il est primordial de bien comprendre son environnement. Il ne s’agit pas d’une simple forêt, mais d’un écosystème unique avec des conditions très spécifiques. L’humidité y est constante, la chaleur accablante, et la végétation si dense qu’elle peut parfois rendre la navigation difficile.
L’Amazonie regorge de vie, mais cela signifie également que de nombreuses créatures peuvent être dangereuses. Serpents venimeux, insectes porteurs de maladies, et prédateurs tels que les jaguars et les caïmans sont monnaie courante. Cependant, bien connaître ces dangers peut faire toute la différence. Par exemple, apprendre à reconnaître les signes de présence de certains animaux ou à repérer les plantes toxiques peut vous sauver la vie.
Un autre élément crucial à comprendre est l’effet psychologique de cet environnement. Se retrouver seul, perdu et entouré d’une végétation oppressante peut créer un sentiment d’isolement intense. La densité de la forêt empêche souvent toute visibilité à plus de quelques mètres, ce qui peut rapidement désorienter. Savoir gérer son mental est tout aussi important que de connaître les règles physiques de la survie.
L’importance de l’eau et comment la trouver
L’eau est la priorité numéro un en survie. En Amazonie, la chaleur et l’humidité vous feront transpirer à un rythme alarmant, ce qui entraîne rapidement la déshydratation. En milieu tropical, il est vital de rester hydraté. Cependant, boire de l’eau non purifiée dans la jungle peut vous exposer à de graves maladies comme la dysenterie, la giardiase ou la leptospirose.
Pour trouver de l’eau potable, il est préférable de chercher des ruisseaux ou des sources d’eau courante. Les eaux stagnantes sont souvent infestées de parasites et d’insectes. Si vous êtes près de l’Amazone ou de ses affluents, soyez attentif aux crocodiles et piranhas qui habitent ces eaux.
Si vous ne trouvez pas de source directe, une option est de recueillir l’eau de pluie. Utilisez de larges feuilles pour canaliser l’eau vers un récipient improvisé. Une autre technique consiste à faire bouillir l’eau pour tuer les parasites, mais cela nécessite un feu, ce qui n’est pas toujours simple dans un environnement aussi humide.
Enfin, une alternative consiste à utiliser les plantes. Certaines lianes et bambous contiennent de l’eau potable. En coupant les tiges à intervalles réguliers, vous pouvez recueillir de l’eau. Toutefois, il est impératif de bien identifier les plantes avant de tenter cela, car certaines contiennent des substances toxiques.
Se nourrir dans la jungle
Une fois l’eau trouvée, la nourriture devient la priorité suivante. L’Amazonie est pleine de vie, mais il faut savoir distinguer ce qui est comestible de ce qui ne l’est pas. En général, il est préférable d’éviter tout ce qui semble trop coloré, car dans la nature, les couleurs vives sont souvent un signal d’avertissement de toxicité.
Les fruits sont nombreux, mais encore une fois, savoir les reconnaître est crucial. Les baies peuvent être extrêmement toxiques. Si vous n’êtes pas sûr, une technique de survie consiste à tester la plante en petites quantités sur vos lèvres et attendre quelques heures pour voir si vous avez une réaction. Si rien ne se passe, vous pouvez progressivement tester en plus grande quantité.
En termes de protéines, les insectes sont une excellente source d’énergie et sont faciles à attraper. Fourmis, termites et vers sont abondants et riches en nutriments. Les petits poissons et crustacés que l’on trouve dans les rivières constituent également une bonne source de protéines. Cependant, la pêche peut attirer des prédateurs aquatiques comme les caïmans, il faut donc être prudent.
Les pièges pour petits mammifères peuvent également fournir de la nourriture, mais ils demandent une bonne connaissance du terrain et des habitudes des animaux locaux. Parfois, il est plus efficace d’observer les mouvements des animaux pour comprendre où ils trouvent leur nourriture et les suivre.
Faire un feu dans un environnement humide
Allumer un feu dans la jungle amazonienne est l’un des plus grands défis de la survie. Avec une humidité constante, il est difficile de trouver du bois sec, et même quand vous en trouvez, l’allumer peut être compliqué. Pourtant, le feu est indispensable pour plusieurs raisons : purifier l’eau, cuire les aliments, se réchauffer la nuit, et éloigner les animaux sauvages.
Pour commencer, cherchez des matériaux qui sont restés à l’abri de l’humidité, comme l’écorce intérieure de certains arbres ou des branches mortes suspendues. Les feuilles mortes peuvent également être utilisées comme allume-feu. Si vous avez un briquet ou des allumettes étanches, vous avez déjà un avantage, mais dans le cas contraire, une méthode de friction avec du bois peut être utilisée.
Créer un feu sans allumettes est extrêmement difficile en Amazonie, surtout avec l’humidité. Une technique alternative consiste à utiliser une lentille (comme une lentille de lunette ou un morceau de verre) pour concentrer la lumière du soleil sur un petit tas d’allume-feu sec. Cela peut prendre du temps, mais cela reste une méthode efficace si vous avez des matériaux appropriés.
Une fois le feu allumé, il est crucial de l’entretenir. Conservez toujours une réserve de bois sec à proximité et protégez le feu de la pluie en construisant un abri au-dessus de lui avec des branches et des feuilles. Le feu doit devenir votre point de survie central : il purifie l’eau, cuit les aliments, et vous protège des prédateurs nocturnes.
Créer un abri sûr
La nuit tombe rapidement sous la canopée dense de l’Amazonie, et avec l’obscurité viennent le froid et les animaux sauvages. Un abri est essentiel pour vous protéger non seulement des intempéries mais aussi des créatures qui rôdent dans la nuit. Construire un abri sûr dans la jungle peut sembler simple, mais c’est une tâche qui demande à la fois rapidité et efficacité.
Le meilleur emplacement pour un abri est en hauteur, sur une surface légèrement surélevée pour éviter les inondations soudaines ou les marécages. L’idéal est d’être près d’une source d’eau, mais pas trop près pour éviter les prédateurs nocturnes qui viennent s’abreuver.
L’abri peut être construit avec des matériaux naturels trouvés dans la jungle : des branches solides pour la structure, des feuilles larges et épaisses pour le toit, et des lianes pour tout attacher. Si vous avez une machette, elle vous sera très utile pour couper les branches et les lianes. Un abri surélevé, même si ce n’est que de quelques centimètres, vous protègera également des insectes et autres petites créatures qui peuvent ramper au sol.
Si vous êtes pressé, une simple plateforme faite de branches et de feuilles pour vous isoler du sol peut suffire pour la première nuit. Dans tous les cas, assurez-vous que votre abri est bien isolé du sol pour éviter le froid nocturne et l’humidité, qui peuvent rapidement vous faire perdre des forces.
Se protéger des dangers de la jungle
La jungle amazonienne est remplie de dangers potentiels, et votre capacité à survivre dépend de votre aptitude à les éviter. Les serpents venimeux, les araignées et les scorpions sont parmi les plus grandes menaces. Il est important de toujours vérifier l’endroit où vous marchez et de secouer vos vêtements et chaussures avant de les enfiler.
Les moustiques représentent également une menace sérieuse, car ils sont porteurs de maladies comme le paludisme et la dengue. Utilisez des vêtements longs, et si possible, fabriquez une moustiquaire improvisée avec des feuilles et des lianes pour vous protéger pendant la nuit. Appliquez de la boue ou de la sève d’arbres sur votre peau pour repousser certains insectes.
Enfin, la jungle est aussi habitée par de grands prédateurs tels que les jaguars et les caïmans. Bien que ces animaux évitent généralement les humains, il est important de rester vigilant, surtout la nuit. Un feu bien entretenu aide à éloigner la plupart des grands animaux. Si vous vous trouvez face à un jaguar, ne tournez jamais le dos et ne courez pas. Restez calme, faites face et reculez lentement sans faire de mouvements brusques.
Gérer son mental en milieu extrême
Survivre dans la jungle amazonienne n’est pas seulement une question de compétences physiques, mais aussi une épreuve mentale. L’isolement, l’humidité constante, la chaleur accablante et la menace omniprésente des animaux sauvages peuvent épuiser même les personnes les plus robustes mentalement. Il est crucial de garder son esprit alerte et de ne pas céder à la panique.
Une bonne stratégie consiste à se fixer des objectifs simples et immédiats : trouver de l’eau, construire un abri, allumer un feu. Ces petites victoires quotidiennes vous aideront à maintenir un sentiment de contrôle et à lutter contre le désespoir. De plus, essayez de vous rappeler pourquoi vous êtes là et ce que vous devez accomplir pour survivre jusqu’à ce que vous soyez secouru ou que vous trouviez une sortie.
Se signaler pour être secouru
Si vous êtes perdu dans la jungle, il est essentiel de penser à comment signaler votre position pour être secouru. Si vous avez un téléphone satellite ou un GPS, cela facilite grandement les choses. Si vous n’avez aucun de ces outils, il faudra improviser avec les moyens à votre disposition.
Les signaux de fumée sont l’une des meilleures options en plein jour. Allumez plusieurs feux espacés pour former une ligne droite ou un triangle, qui sont des signes universels de détresse. La nuit, les feux peuvent aussi servir de balises visibles depuis les airs.
Si vous entendez un avion ou un hélicoptère, faites du bruit avec tout ce que vous pouvez : criez, tapez sur des objets métalliques, utilisez un sifflet si vous en avez un. Les réflexions de la lumière avec un miroir, un bout de verre ou une surface métallique peuvent également attirer l’attention des secouristes.
Pour finir…
Survivre dans la jungle amazonienne est une épreuve de force tant mentale que physique. Entre les dangers de la faune, la difficulté d’obtenir de l’eau potable et de la nourriture, et les conditions climatiques éprouvantes, l’Amazonie ne pardonne pas l’impréparation. Cependant, avec les bons réflexes, un minimum d’équipement et une connaissance des techniques de survie, il est possible de se sortir d’une situation périlleuse dans cet environnement hostile. L’important est de rester calme, de prioriser les besoins essentiels et de toujours rester vigilant.